L’impact des activités des cybercriminels est l’une des raisons pour lesquelles il est nécessaire de s’attaquer à la cybercriminalité. L’évolution de l’environnement évoquée dans la rubrique précédente a parfois entraîné des conséquences désastreuses pour les internautes. Alors que les économies évoluent et dépendent de plus en plus des technologies numériques, les criminels ont également saisi cette opportunité pour leur causer préjudice. Par exemple, la BBC a rapporté que l’attaque de l’oléoduc Colombian Oil aux États-Unis d’Amérique a entraîné le paiement d’une rançon de 5 millions de dollars américains. Le Cybercrime Magazine a estimé que la cybercriminalité entraînerait des pertes annuelles de plus de 10 trillions de dollars américains d’ici à 2025. Cette estimation peut ne pas inclure les incidents non signalés.
Les pays africains sont confrontés à un défi particulier en ce qui concerne l’impact de la cybercriminalité. Il semble que les pays africains soient plus vulnérables aux cyberattaques et à la cybercriminalité. Cela s’explique par l’utilisation accrue des technologies numériques sans les mesures correctives nécessaires en matière de cybersécurité. Dans son article intitulé Cybercrime and Cybersecurity in Africa, Nir Kshetr met en évidence une tendance selon laquelle l’Afrique est la prochaine cible privilégiée des cybercriminels. En effet, la plupart des pays africains sont des marchés émergents et constituent des cibles faciles pour les criminels. Le rapport Interpol d’évaluation des cybermenaces en Afrique en 2021 cite une étude menée par Serianu, société kényane spécialisée dans la cybersécurité informatique, qui souligne que la cybercriminalité a réduit de plus de 10 % le produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique, pour un coût d’environ 4,12 milliards de dollars en 2021.
Outre l’économie, il existe d’autres domaines dans lesquels la cybercriminalité peut avoir un impact significatif. Par exemple, le rapport du ministère britannique de la santé sur les cyberattaques WannaCry montre que l’attaque a perturbé au moins 34 % des trusts (unités organisationnelles) du NHS en Angleterre, entraînant l’annulation de près de 19 000 rendez-vous. Dans cinq régions, les patients ont dû « aller plus loin » pour avoir accès à des soins de santé d’urgence. Il s’agissait de circonstances mettant leur vie en danger et susceptibles de faire de nombreuses victimes.