🎯Quelle est l’utilité des discussions multipartites pour les initiatives de
cyberdiplomatie ?
🎯Quelles sont les instances multipartites les plus pertinentes avec lesquelles les États africains devraient dialoguer ?
Le Forum des Nations Unies sur la gouvernance de l’Internet (IGF) est un forum non décisionnel qui implique une variété d’acteurs pour discuter ouvertement des questions de gouvernance de l’Internet, y compris la sécurité et la confidentialité. Bien que l’IGF ne prenne pas de décisions ou ne formule de recommandations, il offre la possibilité d’un dialogue et d’un partenariat ouverts, d’échanges d’informations et d’orientations politiques volontaires utiles par le biais du Forum des meilleures pratiques (BPF) sur la cybersécurité, de la Coalition dynamique (CD) sur les normes Internet, la sécurité et Sécurité (CD-ISSS), et les rapports des sessions thématiques tenues chaque année. En outre, la feuille de route du secrétaire général pour la coopération numérique envisage un rôle renforcé pour l’IGF (appelé IGF+) dans la coopération numérique mondiale et la création d’un organe multipartite de haut niveau au sein de l’IGF, qui travaillera à concrétiser les discussions en résultats, renforçant l’importance de l’IGF pour des discussions coordonnées sur la cybersécurité.
Ressources
Les BPF offrent à la communauté IGF des moyens substantiels de produire des résultats plus concrets. Grâce à un dialogue et des échanges ouverts, BPF Cybersecurity a élaboré un certain nombre de rapports pertinents :
– BPF Cybersecurity sur les accords internationaux de cybersécurité (2019)
– Culture, normes et valeurs de la cybersécurité (2018)
En 2021, le BPF s’est tourné vers le test des normes existantes par rapport aux événements historiques de cybersécurité.
L’étude de cas
Le Forum africain sur la gouvernance de l’Internet (AfIGF) a été officiellement reconnu par les ministres des TIC comme une plate-forme continentale nécessaire, le Secrétariat étant hébergé par la CUA. Il organise des événements annuels pour discuter d’un large éventail de questions de gouvernance de l’Internet, y compris la cybersécurité, avec de multiples intervenants. En outre, toutes les cinq régions d’Afrique ont mis en place des IGF sousrégionaux, afin de rassembler les IGF nationaux et de promouvoir les dialogues politiques locaux. Selon l’IGF des Nations Unies, 30 pays africains ont établi leur IGF national.
Le Forum mondial sur la cyber expertise (GFCE) est une plateforme rejointe par 60 pays et de nombreuses organisations internationales et régionales, entreprises et organisations de la société civile pour collaborer au renforcement des capacités en matière de cybersécurité. Le communiqué de Delhi sur un programme mondial du GFCE pour le renforcement des cybercapacités, adopté en 2017, a défini plusieurs domaines prioritaires pour le renforcement des capacités mondiales et a permis au GFCE de créer des groupes de travail thématiques correspondants pour la coopération de ses membres et partenaires. Ces domaines prioritaires comprennent l’élaboration de cadres nationaux, l’intervention en cas d’incident et la protection des IE, la lutte contre la cybercriminalité et le développement d’une
culture et de compétences en matière de cybersécurité. En outre, le GFCE vise à établir un « mécanisme d’échange d’informations » pour permettre à ses membres d’obtenir tout soutien nécessaire de la part d’autres membres. Pour schématiser son travail et les connaissances mondiales disponibles, les ressources et les activités de renforcement des capacités dans le domaine de la cybersécurité, le GFCE a lancé son portail de connaissances CyBil.
En collaboration avec le gouvernement français, Microsoft a lancé l’Appel de Paris pour la confiance et la sécurité dans le cyberespace, une déclaration de haut niveau sur le développement de principes communs pour la sécurisation du cyberespace. L’Appel de Paris a été signé par plus de 80 pays et plus de 1 000 entreprises et organisations dans le monde. L’Appel a affirmé l’importance des normes volontaires de comportement responsable des États pour la cybersécurité, en s’appuyant sur les normes GGE 2015 et les normes GCSC.
La Commission mondiale sur la stabilité du cyberespace (GCSC), un groupe de réflexion multipartite créé en 2015, a proposé un ensemble de nouvelles normes à examiner par divers forums, tels que le GGE. Les propositions comprennent l’Appel à protéger le noyau public d’Internet, un Appel à la défense des processus électoraux et l’ensemble de six normes de Singapour qui demandent aux États d’éviter d’altérer les produits, de créer des processus d’actions de vulnérabilité et d’atténuer les faiblesses importantes, d’améliorer la cyberhygiène, et de s’abstenir d’utiliser des botnets ou de mener des opérations offensives par l’intermédiaire d’acteurs non étatiques. Ces normes sont destinées à compléter les normes élaborées dans le cadre de l’ONU.
La Coalition pour la liberté en ligne (FOC) s’emploie à rehausser le profil des droits de l’homme en tant que considération intégrale dans l’élaboration des politiques de cybersécurité. Le FOC a publié une déclaration conjointe concernant une approche de l’élaboration des politiques de cybersécurité fondée sur les droits de l’homme et a fourni une définition de la cybersécurité « la préservation ; par la politique, la technologie et l’éducation ; de la disponibilité, de la confidentialité et de l’intégrité des informations et de leur infrastructure sous-jacente afin d’améliorer la sécurité des personnes en ligne et hors ligne ».