Le renforcement des capacités est intrinsèquement lié aux débats actuels qui se déroulent dans les forums internationaux en rapport avec la stabilité et la paix dans le cyberespace.
Dans les documents finaux du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) (2003/2005), le renforcement des capacités est souligné comme une priorité pour les pays en développement. De même, le document final de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) sur l’examen global de la mise en œuvre des résultats du SMSI appelle à de nouveaux investissements dans le développement des capacités. Plus récemment, l’importance du développement des capacités a été soulevée dans le rapport du Groupe de haut niveau des Nations unies sur la coopération numérique.
Le renforcement des capacités dans le domaine des TIC a également figuré en bonne place dans l’ordre du jour de l’AGNU. Lors de la 74e session de l’AGNU, le renforcement des capacités en matière de TIC a été abordé principalement par les délégués nationaux de pays en développement, qui ont souligné l’importance du soutien et des partenariats internationaux, de l’investissement dans le capital humain et d’une formation adéquate.
Le groupe de travail à composition non limitée des Nations unies et le groupe d’experts gouvernementaux des Nations unies ont également des principes utiles sur le renforcement des capacités. Voir plus.
Le passage à une phase plus mature de la politique numérique nécessiterait de mettre davantage l’accent sur le développement organisationnel en assurant une participation soutenue aux processus politiques. Il s’agit notamment de développer les capacités organisationnelles des gouvernements, de la société civile, des entreprises et des universités. Le développement des capacités au niveau des organisations et des systèmes revêt une importance particulière lors du traitement de questions telles que la cybersécurité.
Les recherches sur le développement des capacités en général et les expériences passées mettent en évidence les points suivants :
➢ Si l’Internet est un système mondial, la politique de l’Internet, elle, est souvent très locale. Elle est façonnée par les spécificités culturelles et sociales locales (par exemple, la sensibilité culturelle au contenu, la pertinence de la protection de la vie privée). Par conséquent, le renforcement des capacités se devrait de suivre la dynamique locale, en prenant en considération les conditions locales spécifiques (politiques, sociales, culturelles et autres) dans l’élaboration et la mise en œuvre des programmes et activités de renforcement des capacités.
➢ Un apprentissage juste à temps dans le cadre des processus politiques pourrait permettre de répondre à l’urgence du développement des capacités.
➢ Le besoin croissant de capacités dans le domaine de la politique numérique doit être traité à un niveau plus systémique, en incluant la gouvernance de l’Internet, la cybersécurité et les sujets connexes dans le programme des études universitaires de troisième cycle.
Un développement global des capacités aux niveaux individuel, organisationnel, systémique et réseau pourrait permettre de parvenir à une autonomisation véritable et durable, comme le montre le papillon de développement des capacités ci-dessous.
D’une manière générale, le manque de ressources suffisantes, de volonté politique et la durabilité limitée des initiatives demeurent les principaux obstacles au renforcement des capacités.Une autre difficulté réside dans la délicate distinction entre le développement neutre des capacités et le plaidoyer, car les activités de développement des capacités ne visent pas à influencer les décisions politiques.
❗Lien entre les problèmes urgents de l’Afrique et la cybersécurité
Il arrive souvent que d’autres problèmes auxquels la région est confrontée semblent plus urgents (la construction d’une école, par exemple). Pourtant, ces difficultés ne sont pas déconnectées de la cybersécurité. Par exemple, l’accès à l’éducation est une priorité, mais le manque de compétences numériques suffisantes peut exacerber le problème que nous avons connu lors de la pandémie de COVID-19, lorsque le monde entier s’est soudainement tourné vers l’apprentissage en ligne.
En Afrique, le manque de compétences numériques de base et la culture de la cybersécurité peu favorable ont bien souvent découragé les enfants de poursuivre leur scolarité.